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« Ils sont en train de détruire mon sport » : l’UTMB face aux critiques des coureurs – Edition du soir Ouest-France – 31/08/2023

« Ils sont en train de détruire mon sport » : l’UTMB face aux critiques des coureurs - Edition du soir Ouest-France - 31/08/2023

En 20 ans, l’UTMB, célèbre course autour du Mont-Blanc dont l’épreuve reine de 171 km (10 000 m de dénivelée) débute ce vendredi 1er septembre (18 h), est devenu l’événement phare de la discipline. « C’est la Coupe du monde ou la Ligue des champions de notre sport, appuie Florent Beaufils, coureur bretillien présent en 2021 pour l’une des neuf courses au programme de la semaine. Tous les coureurs que je connais rêvent d’y participer, malgré les critiques que l’on peut entendre. » Dans le milieu du trail, l’UTMB fascine autant qu’il divise. À l’image de la pétition lancée il y a quinze jours par des coureurs professionnels, concernant le sponsor titre de l’édition 2023. La reine des courses natures, dans l’une des vallées les plus polluées de France, a en effet décidé d’accoler son nom au constructeur automobile roumain Dacia (groupe Renault). « J’ai déjà pu faire l’UTMB cinq fois, mais je n’y participerai plus, tant qu’ils auront un sponsor qui a un fort bilan carbone », explique Damian Hall, cinquième en 2018, sur la page de la pétition. L’organisation, elle, assume ce partenariat : « C’est un partenaire avec lequel on est confortable, qui est en phase avec les valeurs populaires du trail, juge Frédéric Lénart, directeur général d’UTMB Group. On fait la promotion d’un acteur qui est dans un cercle vertueux, avec des voitures légères, en matériaux recyclées. On se dit qu’au moins, on apporte un débat. » En 2023, le bonus écologique gouvernemental risque d’être supprimé pour les voitures de la marque produites en Chine… « Ils peuvent dire que ce seront des voitures électriques qui circuleront durant l’événement, mais on est totalement dans du greenwashing », regrette Christophe Malardé, ancien coureur et aujourd’hui entraîneur d’une quinzaine d’athlètes de haut niveau. Lire aussi : 10 000 partants, 13 000 litres de soupe… Les chiffres fous de l’UTMB, la course mythique du Mont-Blanc Pour cet entraîneur, cela témoigne surtout du décalage qui peut exister entre les enjeux climatiques actuels et l’organisation de ce genre d’événement : « On est dans un sport qui est structuré comme au XXe siècle, où on peut utiliser les transports, l’énergie comme variable d’ajustement. À partir de quand une discipline qui se dit nature, proche de l’environnement, va décider de faire le virage du tournant climatique ? Même si l’événement fait des efforts pour diminuer son bilan carbone, quand vous avez tous les continents qui viennent en avion sur Chamonix pour une course qui dure entre 24 et 48 heures, puis repartent de l’autre côté du monde, on est mal. » De son côté, l’organisation prône en effet les mesures mises en place pour réduire son empreinte écologique : des navettes pour limiter la circulation dans la vallée, zéro plastique sur les zones de ravitaillement, plateforme de covoiturage. « On a un rôle à jouer sur l’évolution des mentalités, notamment pour faire respecter l’environnement, estime Frédéric Lénart. Les discours que nous faisons passer auprès des coureurs se diffusent sur l’ensemble de la population. On pense qu’on a davantage un impact positif. » Quand certains coureurs considèrent que les actions mises en place sont plus des « mesurettes » et non des actions sur le fond. Lire aussi : Pourquoi les coureurs de l’ultra-trail du Mont Blanc poussent-ils leur corps à de telles extrémités ? Outre les partenariats et la question écologique, les détracteurs reprochent également à l’UTMB les méthodes de qualification pour la grande messe annuelle. Pour prétendre au départ, il faut déjà être tiré au sort en ayant un UTMB Index. Autrement dit, prouver qu’on est capable de courir sur l’une des distances. Et pour multiplier ses chances, il faut collecter des « Running Stones » – « C’est le nombre de boules que l’on met dans la corbeille pour être tiré au sort, schématise Frédéric Lénart. Cela permet de limiter le nombre de déçus. » – en participant à des courses « By UTMB ». Il en existe 36 à travers le monde. Et même les pros doivent y passer. Même ceux assurer d’être présent en août, comme Kilian Jornet. Ainsi, l’Espagnol a été vu sur un 16 km en train de faire des selfies avec des athlètes amateurs, juste pour répondre aux critères des « Running Stones ». « Avec ces courses-là, ils ont fait disparaître des organisations qui existaient déjà, comme à Nice ou à Andorre, regrette Loïc Chaussé, qui a participé à neuf UTMB. Et les prix d’inscriptions ont doublé depuis. Les déçus sont toujours ceux qui ont moins d’argent. Il n’y a plus rien de sportif. Ils sont en train de détruire le sport que j’aime. » « Les amateurs peuvent encore participer à la course, tempère Christophe Malardé. Mais l’accès au peloton se gentrifie… L’ouverture à l’international fait aussi grimper les prix. Le risque, c’est de faire de l’ultra-trail un sport de CSP +. » L’organisation estime que l’accès aux courses par des amateurs ne sera jamais remis en question, alors qu’il faut compter près de 1 000 € en tout (inscription, déplacement, logement, nourriture) pour être présent à Chamonix au moment de l’UTMB. « Les amateurs représentent toujours 80 % des partants. C’est l’ADN de notre événement. Et les élites partiront toujours avec les amateurs. On ne reviendra jamais là-dessus », affirme Frédéric Liénart. Toutefois, l’arrivée du groupe américain Ironman, connu pour l’organisation de ses triathlons extrêmes, dans le capital d’UTMB Group interroge certains coureurs de la première heure. Alors que le géant floridien a davantage professionnalisé ses épreuves, excluant petit à petit les amateurs, les coureurs craignent qu’une telle dynamique s’impose à leur sport. « D’ici quelques années, l’UTMB risque de devenir comme les Ironman pour le triathlon. Une forme de zoo pour les élites qui ont de l’argent, avance Loïc Chaussé. Et ils feront leur truc entre eux. Ce rapprochement n’est pas innocent. Ça fera venir des gens du monde entier. » Pour les prochaines années, l’organisation veut continuer à se développer, avant une phase de stabilisation. Elle visera à s’installer en Asie et en Amérique Latine, pour porter le nombre de ses courses « By UTMB ». « L’année prochaine, on sera à 45 événements et à terme, on vise une soixantaine de courses, pour couvrir une large zone de la planète et être accessible à tous », anticipe le directeur général d’UTMB. De quoi accompagner le développement de l’ultra-trail. Une évolution qui amène aussi un changement de mentalité dans les coureurs. À l’image de nos sociétés, basées sur l’image, l’UTMB fait rêver les coureurs car il glorifie l’ego. Cela a plus d’impact de poser avec un maillot « Finisseur de l’UTMB » que lors d’une course moins populaire. « On a un public, en ce moment, qui débarque sur ces courses et qui n’a pas une affinité profonde avec la nature ou la compréhension du milieu montagnard au quotidien, mais qui veut prendre un shoot de plaisir, de sport et de grandeur. Ces courses sont bien pensées, car en 48 heures, aller-retour compris, on prend son shoot d’aventure (rires). Mais l’aventure demande plus de temps », regrette Malardé. Lire aussi : Pourquoi les coureurs de l’ultra-trail du Mont Blanc poussent-ils leur corps à de telles extrémités ? Pour d’autres, si l’UTMB ressemble désormais à un grand méchant loup qu’il faut éviter à tout prix, tant bien même qu’il regroupe 10 000 coureurs chaque année et 100 000 visiteurs sur les 18 sites qu’ils traversent, sa stratégie a ramené d’autres organisations à la raison. « Il y a plein d’organisations qui ont décidé de faire quelque chose de plus convivial. Elles avaient mis des primes et ont décidé de les supprimer. Des gens qui avaient pris la dérive UTMB sont revenus à des choses plus simples. Ça fait bouger les choses », estime Loïc Chaussé. L’UTMB estime, lui, « être une proposition parmi les 10 000 qui existent dans le monde ». Une proposition si omniprésente qu’elle attire tout de même tous les regards, les convoitises, mais aussi les critiques.

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Ebene Media

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