Alors que Bruno Le Maire doit recevoir industriels de l’agroalimentaire et distributeurs mercredi 30 août pour faire un nouveau point sur les prix et l’inflation, Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour lance une nouvelle attaque en règle contre ses fournisseurs. Sur Franceinfo ce mardi, le dirigeant du numéro deux de la distribution en France ne mâche pas ses mots. “Aujourd’hui, c’est très simple: les cours en moyenne (des matières premières, des énergies, NDLR) ont baissé de 20 à 25%. La réalité, c’est que les industriels ont décidé en dépit de ces cours et de la pression des pouvoirs publics de ne pas renégocier. Ces baisses ont commencé il y y a 9 mois. Les rapports disent tous la même chose. Les Français ont compris que les industriels et les marques nationales n’étaient pas à leur côté” assène-t-il. Une accusation rejetée par certains industriels qui assurent avoir engagé des baisses de prix qui n’ont pas été répercutées chez les distributeurs. “C’est malheureusement totalement faux. On est dans un secteur ultra-concurrentiel: quand le prix baisse, les petits camarades baissent immédiatement. Les industriels ont choisi de ne pas accompagner les baisses de matière première, car la prochaine négociation aura lieu en mars prochain” poursuit-il. En attendant les résultats des réunions à Bercy et les prochaines négociations, Alexandre Bompard demande comme beaucoup de ses confrères de pouvoir négocier “en permanence” avec les industriels comme c’est le cas dans “29 des 30 pays où on est présent”. “En France, on a sanctuarisé ce moment de négociation annuelle. C’est un élément additionnel” à l’inflation qui “a figé sur une situation de décembre-janvier”. Il annonce également de nouvelles promotions en magasin. “On baisse le prix de 500 nouveaux produits, d’en moyenne 10%, des produits de marque nationale avec quelques industriels qui ont joué le jeu, et pour les autres, on comprime nos marges”. Un moratoire sur la loi DescrozaillesPour donner des marges de manÅ“uvre aux distributeurs, Alexandre Bompard exhorte le gouvernement à décider d’un moratoire d’un an sur l’application de la loi Descrozailles.”Cette loi nous conduit à limiter les promotions que nous faisons dans la droguerie, pour les produits d’hygiène, pour les produits de soin à 34%. Or il faut comprendre que 1 à 2 Français sur 10 se privent actuellement de produits d’hygiène. Cette loi ne bénéficie qu’à trois grandes multinationales mondiales. Eux vont augmenter leurs marges alors que la privation de consommation est là “. EN DIRECT – Sur la politique fiscale, “on reste un peu sur notre faim”, explique Patrick Martin