Ces batraciens originaires de Porto Rico ne sont pas les bienvenus et les autorités hawaïennes déploient les grands moyens pour leur faire comprendre.
On peut accomplir des missions très constructives avec des drones, mais en général, on s’en sert surtout pour bousiller des trucs. Là par exemple, c’est une communauté de grenouilles qui va subir la traque de ces appareils. Il faut dire que ces batraciens ont un peu dépassé les bornes. En tout cas si l’on en croit les autorités hawaïennes qui ne savent plus quoi faire pour s’en débarrasser, nous rapporte le média en ligne Futurism.
Selon un communiqué du ministère des Terres et des Ressources naturelles de l’État d’Hawaï (Department of Land and Natural Resources, DLNR), les autorités locales ont décidé de déployer des drones pour éradiquer une espèce particulièrement invasive. Non pas en larguant des bombes ou en tirant à la mitrailleuse sur les pauvres bêtes, mais en répandant un agent toxique sur ces amphibiens, dans les zones montagneuses et difficilement accessibles d’Oahu, l’île la plus peuplée de l’archipel américain (où se trouve la capitale Honolulu).
La grenouille coqui (Eleutherodactylus coqui), pourtant bien mignonne (comme vous pouvez le voir ci-dessous), est originellement endémique de Porto Rico et tout indique qu’elle s’est retrouvée à Hawaï en voyageant clandestinement à bord de pépinières. Dès lors, les batraciens ont pris possession des lieux et occupent désormais plus de 5 hectares de forêt dans la réserve de Kuliouou.
Cet espace prisé des randonneurs demeure difficile d’accès, d’où le choix de recourir à des drones capables de transporter une solution à base d’acide citrique alimentaire dilué dans l’eau. Une fois sur place, les appareils la pulvérisent sur le lieu de vie de ces animaux. Le produit est a priori inoffensif pour l’être humain, mais redoutable pour les grenouilles ainsi que pour les têtards et les œufs.
Une grenouille coqui (Eleutherodactylus coqui). | via Wikimedia Commons
Le bruit d’une tondeuse
Mais qu’ont bien pu faire ces batraciens pour mobiliser autant de moyens contre eux? Comme son nom est censé l’indiquer, la grenouille coqui fait un bruit caractéristique qui pourrait être plaisant de temps à autre, mais qui peut rendre fou n’importe quel riverain quand il est chanté par des milliers d’individus, sachant que les mâles peuvent atteindre 90 décibels, soit à peu près «le niveau sonore d’une tondeuse à gazon».
Au-delà de ces nuisances sonores, les grenouilles coqui se caractérisent par un appétit féroce et vident la région des insectes et des araignées qui assuraient jusqu’ici la survie de la faune locale. Cet amphibien n’ayant pas de prédateur naturel, il peut faire beaucoup de dégâts avant de voir sa population se stabiliser, faute de ressources.
Dès lors, il y avait deux solutions: importer davantage d’insectes (mais si on va par là, qui sait où ça va finir?), ou créer un prédateur artificiel muni d’hélices qui asperge tout ce petit monde d’une solution qui les fait mourir dans d’atroces souffrances, pour rattraper les dégâts causés par l’activité humaine et sauver ce qui peut l’être dans ce coin paradisiaque. Excusez-nous les grenouilles, c’est de notre faute.
Très vraisemblablement, d’ici quelques années, on devrait faire face à une prolifération de drones sur l’île. Les habitants expliqueront que le bruit, comparable à celui de deux tondeuses à gazon, est insupportable et que ces appareils bousillent tout dans ce fragile écosystème. Il faudra peut-être équiper les riverains de fusils de chasse… Quand l’être humain s’occupe de la nature, il n’y a pas de problème, que des solutions.
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