Guerre à Gaza : après l’assassinat d’Ismaël Haniyeh, le Hamas nomme Yahya Sinwar à sa tête

Le mouvement palestinien a annoncé qu’il portait Yahya Sinwar à sa tête. Il remplace ainsi Ismaël Haniyeh, tué à Téhéran dans la nuit du 30 au 31 juillet. Accusé par Israël d’être l’un des cerveaux de l’attaque du 7 octobre, il est l’un des hommes les plus recherchés par l’État hébreu.

«Le Mouvement de la résistance islamique annonce la sélection du commandant Yahya Sinwar à la tête du bureau politique du mouvement, succédant au leader martyr Ismaël Haniyeh, que Dieu lui fasse miséricorde», a indiqué le Hamas dans un communiqué publié le 6 août.

Selon une source proche du mouvement islamiste, la nomination de Yahya Sinwar à la tête du parti a été faite à l’unanimité, a rapporté Al Jazeera. Ossama Hamdan, haut cadre du Hamas, affirme que ce choix «indique que le mouvement est conscient de la nature de la scène», précisant que malgré la guerre et les bombardements israéliens sur l’enclave gazaouie, le Hamas «est toujours inébranlable sur le terrain et est toujours inébranlable en politique». 

Yahya Sinwar est «un lieu de consensus», souligne encore Ossama Hamdan. D’ailleurs, l’autre mouvement palestinien dans la bande de Gaza, le Jihad islamique, a également salué la nomination du nouveau chef du bureau politique du Hamas. Du côté israélien, le chef de la diplomatie a réagi sur la plateforme X (ex-Twitter) : «La nomination de l’archi-terroriste Yahya Sinwar à la tête du Hamas, en remplacement d’Ismaïl Haniyeh, est une raison supplémentaire de l’éliminer rapidement et de rayer de la carte cette ignoble organisation.»

Un dirigeant du Hamas qui parle couramment hébreu

En effet, après la mort d’Ismaël Haniyeh, plusieurs noms circulaient pour le remplacer. Celui de Khaled Mechaal est souvent revenu pour reprendre la tête du mouvement, lui qui avait occupé cette fonction avec Ismaël Haniyeh. Il est également basé au Qatar depuis 2012. Les noms de Khalil al-Hayya, numéro deux du mouvement, résidant aussi dans l’émirat qatari, et Moussa Abou Marzouk, un haut dirigeant du mouvement ayant habité en Égypte et aux États-Unis, avaient également été ébruités. 

Ainsi, l’un des hommes les plus recherchés d’Israël est à présent à la tête du Hamas. Le 5 février dernier, Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avait affirmé que Yahya Sinwar était «en fuite», précisant que l’homme était «occupé par sa survie personnelle». 

Né le 19 octobre 1962 dans le camp de réfugiés de Khan Younès, dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, dit Abou Ibrahim, a été emprisonné entre 1989 et 2011 puis libéré dans le cadre d’un échange avec les autorités israéliennes. Accusé par Israël d’être l’un des cerveaux de l’attaque sans précédent menée le 7 octobre contre l’État hébreu, Yahya Sinwar est titulaire d’une licence en langue arabe de l’Université islamique de Gaza et parle couramment hébreu.

En 2012, il est élu membre du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza et chargé du dossier de la sécurité. L’année suivante, il devient membre du bureau politique général et chargé du dossier militaire. En 2015, les États-Unis le placent sur la liste des terroristes internationaux. En février 2017, Yahya Sinwar est élu chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza. Il est réélu pour un second mandat en 2021, rapporte un article de L’Orient-Le Jour.

Yahya Sinwar réside dans l’enclave gazaouie depuis le début des affrontements avec l’armée israélienne.