Depuis son premier album Leviathan (2015), Flavien Berger n’a cessé de nous surprendre. Artiste complet, il chante, compose et joue de multiples instruments. Dans ses morceaux poétiques et psychédéliques, il mélange l’electro, la chanson française et la pop. Un cocktail électrisant, dont il a fait sa signature, qu’il écrive pour lui ou pour les autres. Ce Parisien touche-à-tout est fréquemment sollicité par ses pairs : Etienne Daho, Pomme, Maud Geffray et bien d’autres ont déjà fait appel à lui. Un style inclassable, à l’image de son dernier album, Dans cent ans, sorti en mars 2023. “C’est une exploration dans l’occulte, dans les rêves et l’inconscient, dans les diableries de la mort”, expliquait le chanteur dans un post Instagram. En pleine tournée des festivals d’été, Flavien Berger a posé son synthétiseur sur les pelouses de Rock en Seine, ce vendredi 25 août. France info Culture a pu le rencontrer. Flavien Berger : La tournée des festivals s’est très bien passée. On a pu jouer de jour comme de nuit, la scénographie brillait de mille feux. Mais aujourd’hui j’ai un peu peur. D’habitude je suis moins stressé en festival qu’en concert personnel, mais la scène cascade (deuxième plus grande scène de RES, NDLR), c’est une grande scène pour moi. Et ça fait trois semaines que je n’ai pas joué ! En 2016, je me suis produit à Rock en Seine mais je n’avais pas de scénographie. C’était déjà l’une des scènes les importantes pour moi à l’époque. Aujourd’hui, je reviens avec plus de couleurs, de clignotements, de lumières. Plus d’outils musicaux aussi. Je me suis même fait fabriquer une machine qui me sert à contrôler ma musique en live. C’est une surface d’action musicale : SAM. Je crois que c’est tous les soirs unique. Je fais du synthé, je m’amuse, j’improvise beaucoup. Je m’inspire aussi de ce que je traverse quand j’arrive dans la ville ou le festival où je vais jouer. Je n’ai pas d’invités ou de pyrotechnie, mais je fais mon maximum pour que ce soit toujours différent. Je lance des boucles, je les traite ou je les modifie. Je chante comme un chanteur ou noyé dans les effets. Une personne qui me suit de date en date peut remarquer quelques changements. Mes parents en ont fait l’expérience quand ils sont venus me voir lors de mes deux concerts à l’Olympia, en mars. Bien sûr, les morceaux restent les mêmes, la différence se cache dans les détails. Tout dépend de la jauge, de l’attente que je peux avoir par rapport à un show, de l’énergie nécessaire pour entraîner le public, de l’heure à laquelle je joue. À 19h40 (l’heure à laquelle il se produisait à Rock en Seine, NDLR), on fait danser les gens, puis se calmer, encore danser et se calmer. Votre dernier album Dans cent ans est sorti en mars. C’est la fin d’une trilogie entamée en 2015 avec Léviathan. Qu’est-ce que vous terminez ? Je termine un chapitre d’une période musicale. Même si je ne sais pas très bien ce que je termine. Peut-être un format que j’ai un petit peu répété sur trois albums, avec des thématiques de type exploration. Je pense que je m’engage vers une musique un peu plus personnelle, moins cachée derrière des thématiques et des concepts. Je suis moins sérieux aussi peut-être. C’est un peu une classification arbitraire, je ne sais pas si ça dicte le contenu musical. Mais ça aiguille ma pratique dans le temps. Depuis mon album précédent (Contre-temps, NDLR), je pense que la musique sera potentiellement beaucoup plus produite par des algorithmes plutôt que par des humains. L’intelligence artificielle accompagne déjà les goûts des utilisateurs. Il n’y a pas de raisons qu’à terme, nous ne soyons pas guidés au quotidien par une musique choisie et développée par des logiciels. Surtout si l’on reste dans un mode de consommation de la musique par le biais de plateformes, de téléphones ou d’objets embarqués. Je trouverais ça amusant, que dans plusieurs dizaines d’années, on se souvienne qu’à un moment, la musique a été faite par des humains. Et que ça n’a duré qu’un fragment de seconde dans l’histoire de l’humanité. Après tout, la musique ça reste de la vibration en l’air. Je pense que je vais sortir un disque l’année prochaine, il va arriver assez rapidement. C’est ce que je fais d’habitude : je travaille sur un album studio puis j’enchaîne avec un disque. Après mon album Léviathan, j’ai sorti un disque Contrebande 01. Après Contre-Temps, il y a eu Radio Contre-Temps ; un an après Dans cent ans, il y aura Contrebande 02.
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