Les États-Unis et l’Iran reprennent ce 12 avril les pourparlers sur le nucléaire, une première depuis le retrait américain de l’accord de 2015. Téhéran se dit prêt à un accord «équitable et honorable», tandis que Washington agite la menace d’une action militaire conjointe avec Israël en cas d’échec.
Une délégation américaine, conduite par l’envoyé spécial du président Donald Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontrera ce 12 avril une délégation iranienne menée par le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghtchi, à Mascate, capitale du sultanat d’Oman.
N’entretenant plus de relations diplomatiques depuis 45 ans, il s’agit là des premiers pourparlers entre les deux pays depuis le retrait de Washington de l’accord de 2015 et le rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran en 2018. Les États-Unis cherchent aujourd’hui à mettre un terme au programme nucléaire de la République islamique, qu’ils accusent de vouloir se doter de l’arme nucléaire. De leur côté, les Iraniens affirment vouloir parvenir à un accord « sérieux et équitable ».
Des divergences sur le format des négociations
Alors que la Maison Blanche soutient que les négociations se dérouleront de manière directe, « dans une même pièce », entre les deux parties, Téhéran affirme qu’elles se tiendront de façon indirecte, par l’intermédiaire du chef de la diplomatie omanaise, Badr al-Busaidi, hôte de la réunion.
Le 7 mars dernier, des médias américains ont révélé que le président Donald Trump avait adressé une lettre au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, l’exhortant à engager des négociations sous peine d’une action militaire contre son pays.
À bord d’Air Force One, Donald Trump a déclaré vendredi dernier : « Je veux que l’Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux. Mais il ne peut pas avoir d’arme nucléaire ».
Dans le même esprit, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, a affirmé à la télévision iranienne après son arrivée à Mascate, le 11 avril : « Notre intention est de parvenir à un accord équitable et honorable, sur un pied d’égalité ».
Une menace militaire israélo-américaine
Au cours de la semaine, le président américain a indiqué qu’il n’excluait pas un recours à la force en cas d’échec des négociations. « S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file », a-t-il déclaré.
Les États-Unis et Israël redoutent que l’Iran n’acquière la bombe atomique. Téhéran a en effet porté l’enrichissement de son uranium à 60%, un niveau bien supérieur à la limite de 3,67% fixée par l’accord de 2015. Selon les experts, un seuil d’enrichissement de 90% est nécessaire pour fabriquer une arme nucléaire.
Dans un message adressé à l’Iran avant l’ouverture des pourparlers, l’envoyé spécial Steve Witkoff a précisé : « Notre position commence par le démantèlement de votre programme. C’est notre position aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’à la marge, nous ne trouverons pas d’autres moyens pour tenter de parvenir à un compromis ».
Téhéran, qui a toujours nié vouloir fabriquer une arme nucléaire, réaffirme sa position. Le conseiller du guide suprême, Ali Shamkhani, a souligné que l’Iran recherche un accord « sérieux et équitable ».
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