Depuis le 7 octobre, contenus antisémites et islamophobes fleurissent en ligne

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Le tout sans aucun complexe.

Depuis le 7 octobre et l’attaque menée par le Hamas contre Israël, l’antisémitisme en ligne ne s’est jamais aussi bien porté. De nombreux internautes expriment sans complexe leur haine des juifs, comme en témoigne l’apparition du plus qu’atroce hashtag «#HitlerWasRight» («Hitler avait raison»), peu après les premières frappes.

Le quotidien New York Times, qui s’est intéressé à ce déferlement d’antisémitisme, constate –ô surprise– que l’islamophobie se porte elle aussi très bien depuis le début des événements, avec l’irruption massive du hashtag «#DeathToMuslims» («mort aux musulmans»), lui aussi utilisé à des dizaines de milliers de reprises.

Le succès de ces mots-clés sans équivoque n’est hélas qu’un signe parmi tant d’autres de cette double montée des discours de haine, dont les observateurs les plus chevronnés, chercheurs comme universitaires, affirment qu’ils n’ont jamais été aussi massifs.

C’est ce que confirme par exemple l’Anti-Defamation League, groupe non gouvernemental de défense de la communauté juive, qui affirme qu’au cours du mois qui a suivi le 7 octobre, les contenus antisémites ont progressé de 919% sur le réseau social X (anciennement Twitter) et de 28% sur Facebook.

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Du côté du cercle de réflexion londonien Institute for Strategic Dialogue, on note également que les contenus islamophobes ont bondi de 422% sur les dates du 7 et 8 octobre, avec une augmentation de 297% au cours des cinq jours qui ont suivi. Et ce n’est pas plus réjouissant sur les autres plateformes, de 4chan aux réseaux sociaux chinois.

Haineux et opportunistes

Cette prolifération de statuts et de publications discriminatoires s’explique de deux façons, selon les spécialistes. Il y a d’une part le fait que la vive émotion créée par le début de la guerre Israël-Hamas s’est transformée chez bon nombre d’internautes en un gloubi-boulga de raccourcis, de haine et de colère mal maîtrisée. Et il y a d’autre part le fait que les antisémites et les islamophobes ne ratent jamais une opportunité d’enfoncer le clou et de répandre encore un peu plus leurs messages nauséabonds.

Certaines plateformes semblent étrangement passives face aux vagues de haine qui submergent les réseaux sociaux: des messages ouvertement anti-juifs ou anti-musulmans ont ainsi pu être likés et partagés des centaines de milliers de fois, absolument sans encombre. C’est particulièrement vrai sur X, où des hashtags d’une violence infinie (appelant à la mort des juifs, ou comparant ces derniers aux nazis) ont été utilisés des dizaines de milliers de fois, ce qui n’est rien par rapport au triomphe du hashtag «#IsraelNewNazism», qui a dépassé les 2 millions d’occurrences.

TikTok et Facebook se sont montrés plus réactifs, pour ne pas dire proactifs. Rien qu’entre le 7 et le 13 octobre, une porte-parole de TikTok affirme par exemple que son réseau a supprimé 730.000 vidéos qui incluaient des discours de haine. Et du côté de Meta (c’est-à-dire Facebook, Instagram et WhatsApp), un billet de blog a été publié le 13 octobre pour expliquer comment la politique de lutte contre ces discours allait être renforcée.

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Oui, même WhatsApp est concerné, tout comme d’autres systèmes de messagerie instantanée dont on pourrait penser un peu vite qu’ils sont épargnés. C’est ainsi que sur Telegram, une chaîne liée au Hamas a pu propager des publications exprimant un regret assumé de ne pas avoir vu davantage de juifs mourir sous les bombardements. Preuve que la haine peut s’infiltrer partout, comme tout nuisible, et qu’il est ensuite bien difficile de s’en débarrasser.

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