Vous êtes prêt à mettre combien pour un fusil plaqué or?
Si vous pensiez que les amateurs de jeux de tir en vue subjective (FPS) ou de guerre étaient des bourrins dénués de goût, vous avez tout faux: le joueur de Counter-Strike est très soucieux de son style et son éditeur l’a bien compris. Valve, le développeur de la célèbre série de jeux vidéo, a amassé près d’un milliard de dollars en 2023 grâce à son système de personnification des armes, comme nous l’apprend un article de Business Insider.
La franchise Counter-Strike a très exactement engrangé 980 millions de dollars de revenus (soit environ 900 millions d’euros) en 2023 grâce à la seule vente de loot boxes, ces «coffres à butin» contenant des objets virtuels aléatoires plus ou moins rares que peuvent acquérir les joueurs. Le site spécialisé CS2 Case Tracker, qui a publié les données annuelles, précise que plus de 400 millions de ces pochettes-surprises vidéoludiques ont été ouvertes.
Les loot boxes contiennent des éléments permettant de personnaliser son expérience de jeu. Ce sont en général des armes (des «weapon skins», plus précisément) qui se différencient par leur apparence, leur couleur, leur forme, et sont parfois rares et très recherchées. Un fusil AK-47 orné d’un dragon, ça ne se trouve pas tous les quatre matins.
Ces caisses de butin virtuelles n’apportent pas de véritable avantage dans le jeu, mais sont très recherchées par les joueurs capables d’y consacrer des centaines de milliers de dollars. C’est en partie avec ces éléments que Valve tire des revenus d’un jeu proposé gratuitement sur Steam, la plateforme de distribution de cet éditeur.
Le jeu de la guerre et du hasard
On peut s’interroger sur le bien-fondé d’un business qui repose sur un agencement de pixels faisant figurer une arme dans un FPS, mais c’est plutôt le caractère aléatoire des loot boxes qui semble poser problèmes aux autorités: vous payez pour une boîte, puis vous découvrez ce qu’elle contient. C’est, selon un rapport publié en 2020 par le parlement britannique, la mécanique d’un pari en ligne, d’un jeu d’argent.
Cette analyse a également été celle de la Belgique et des Pays Bas, qui ont incité en 2018 l’éditeur Valve à ne plus mettre ces coffres à butin à disposition des joueurs sur ces marchés, pour anticiper des difficultés légales. Si une telle lecture de ce business se généralise, ce serait un encadrement drastique qui s’imposerait à Counter-Strike et les jeux misant sur les achats de loot boxes. Selon une étude, cela concernait 71% des jeux proposés sur Steam entre 2010 et 2019.
Les messages d’avertissement affichés sur les jeux par les éditeurs ne sont néanmoins que cela, des avertissements, et ils n’empêchent en rien des mineurs de se retrouver confrontés à ces jeux de hasard d’un nouveau genre.
Les loot boxes, par leur caractère aléatoire, pourraient un jour tomber sous le coup de la législation des jeux de pari en ligne. Les cartes Pokémon et Panini devraient suivre et les cordons bleus Le Gaulois n’y couperaient pas. Sérieusement, quelle est la probabilité d’avoir le magnet du Bas-Rhin?
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