Le parquet militaire burkinabè révèle que des militaires de connivence avec des civils s’apprêtaient à ébranler « les institutions de l’Etat ». Ce groupe serait en contact avec le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana récemment arrêté.
Le parquet militaire du Burkina Faso a dénoncé une tentative de « déstabilisation des institutions de l’État » impliquant un officier supérieur déjà emprisonné pour des faits similaires, récemment libéré puis de nouveau arrêté.
Le parquet militaire rapporte dans un communiqué publié le 28 décembre au soir que « les premiers éléments » d’une enquête ouverte après mise en examen « montrent que des militaires, de connivence avec des civils, préparaient une déstabilisation des institutions de l’Etat ». .
Un premier maître, Charles Neboa, et un sergent, Adama Traoré, sont nommés comme faisant partie du groupe, selon le lanceur d’alerte cité par l’auditorat militaire.
« [Ce groupe] aurait été en contact avec l’unité « Green Mamba » du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana et prévoyait de mener des attaques simultanées contre la radio-télévision burkinabé (RTB), la maison d’arrestation et de châtiment des armées (Maca) où cet officier supérieur était détenu pendant des actes similaires, et la résidence du chef de l’Etat », a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré, procureur militaire.
Zoungrana, le lieutenant-colonel multirécidiviste ?
Le lieutenant-colonel Zoungrana a d’abord été arrêté et incarcéré le 14 janvier pour « tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat », « détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment d’argent ».
Le Burkina Faso était alors dirigé par Roch Marc Christian Kaboré, président élu en 2015 et réélu en 2020.
Il est renversé par un premier coup d’État le 24 janvier qui porte au pouvoir une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Damiba, renversé à son tour le 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré.
Emmanuel Zoungrana a été libéré sous caution le 15 décembre avant d’être de nouveau arrêté le 27 décembre à son domicile de Pabré, à une vingtaine de kilomètres au nord de Ouagadougou, « non sans résistance », selon l’auditorat militaire.
Dans une vidéo largement diffusée sur Facebook, il affirmait avoir été victime de deux tentatives d’empoisonnement lors de son incarcération et avoir été surveillé par des drones depuis sa libération provisoire.
Ancien commandant de corps du 12e régiment d’infanterie commando en poste à Ouahigouya, la capitale de la région du Nord, le lieutenant-colonel Zoungrana, 41 ans, a passé le relais le 21 décembre 2021 avant de regagner Ouagadougou où il attendait une nouvelle affectation.
L’ancien commandant des Forces du secteur ouest, impliqué dans la lutte contre le terrorisme dans ce pays, régulièrement spolié par des attaques djihadistes, a été décoré pour ses exploits dans les armes, notamment pour la capture de lieux assiégés.
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