L’Arabie saoudite a permis à Beyrouth et Damas de normaliser leurs relations diplomatiques. La Syrie et le Liban se sont accordés pour lutter contre le terrorisme, le trafic de drogue et sur le retour des réfugiés syriens.
Le 14 avril 2025, Nawaf Salam a effectué une visite historique à Damas, marquant une avancée décisive dans la normalisation des relations entre le Liban et la Syrie.
Selon Al Jazeera, cette rencontre avec le président syrien Ahmed el-Chareh, la première du chef de gouvernement libanais depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024, a été facilitée par une médiation saoudienne. Riyad, sous l’impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, a joué un rôle clé pour rapprocher les deux capitales, après des décennies de tensions liées à l’occupation syrienne du Liban jusqu’en 2005 et à la guerre civile syrienne.
L’Arabie saoudite remplace l’Iran
Lors des discussions, rapportées par L’Orient-Le Jour, les deux hommes ont abordé des dossiers cruciaux : la démarcation des 330 km de frontière commune, la lutte contre le trafic de drogue et d’armes, et le rapatriement des 1,5 million de réfugiés syriens au Liban. L’Arabie saoudite s’engage avec des fonds promis pour sécuriser la frontière et soutenir la reconstruction en Syrie.
Le Premier ministre libanais a également exigé une enquête conjointe sur les disparus libanais sous le gouvernement Assad, dont l’assassinat de Rafic Hariri en 2005, un point sensible auquel el-Chareh a répondu par une promesse de coopération.
L’Arabie saoudite, qui avait coupé ses relations avec Damas sous Assad, a repris contact dès décembre 2024, envoyant un émissaire pour discuter de la transition post-Assad. Reuters note que Riyad, cherchant à contrer l’influence iranienne, a vu dans la normalisation Liban-Syrie un moyen de stabiliser la région.
Des vols directs entre Beyrouth et Damas, opérés par Cham Wings Airlines dès avril, illustrent ce dégel, avec des billets à partir de 197 euros. Malgré ces progrès, des obstacles demeurent.
Le Liban, fragilisé par les récents bombardements israéliens, et la Syrie, en pleine reconstruction, doivent surmonter des méfiances historiques. La médiation saoudienne, saluée comme une « diplomatie pragmatique », reste toutefois un pari audacieux dans un contexte régional volatile.
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