Ça devient gonflant.
Non, tous ces ballons n’indiquent pas l’arrivée imminente de l’affreux clown Grippe-Sou imaginé par Stephen King, mais est-ce vraiment mieux?
Un an après avoir semé la panique aux États-Unis et au Canada et qualifiés d’«espions» par les Américains, les survols de ballons d’observation chinois s’intensifient ces derniers jours au-dessus de l’île rebelle de Taïwan et à quelques jours de l’élection présidentielle taïwanaise du samedi 13 janvier 2024, prévient le site américain d’information The War Zone.
Si les premiers ballons à très haute altitude restaient relativement à distance des côtes taïwanaises, ils ont rapidement pris la confiance et franchi la Ligne médiane du détroit de Taïwan –qui marque la frontière maritime avec la Chine– pour passer carrément au-dessus de l’île. Un classique des opérations chinoises de harcèlement, profitant d’une «zone grise» stratégique dans la zone.
Samedi 6 janvier, le ministère taïwanais de la Défense a condamné «le mépris des communistes chinois pour la sécurité aérienne» et dénoncé «une tentative [chinoise] d’utiliser la guerre cognitive pour affecter le moral de notre peuple». Cela pourrait effectivement s’assimiler à un coup de pression pour favoriser Hou Yu-ih, candidat à la prochaine élection présidentielle taïwanaise et favorable au rapprochement avec la Chine.
Voisin curieux (et envahissant)
Pékin jure ses grands dieux qu’il s’agit d’innocents ballons météo ayant malencontreusement dérivé en raison de vents contraires (peu ou prou la même justification qu’en février 2022 avec les aéronefs qui avaient survolé l’Amérique du Nord). Les autorités taïwanaises sont quant à elles convaincues qu’il s’agit d’espionnage, car les ballons ont volé à proximité de la base aérienne militaire Ching Chuang Kang.
Pour rappel, la Chine a bâti une réplique de cette même base, pour que ses pilotes de chasse puissent s’entraîner aux bombardements. On a déjà vu plus innocent comme comportement.
L’île asiatique est indépendante de facto depuis 1949, lorsque les nationalistes chinois s’y sont repliés après leur défaite face aux communistes de Mao Zedong. Soutenu par les États-Unis, stratégique pour l’économie mondiale, Taïwan est menacé par la Chine, qui prévoit une «réunification» de gré ou de force d’ici à 2027 et fait graduellement monter la pression.
Une invasion chinoise représenterait le franchissement d’une ligne rouge pour Washington et pourrait même déboucher sur une guerre américano-chinoise.
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