Alors que l’enquête pour « détournement de fonds publics » suit son cours, des expertises sur les travaux de la route de la Madone dans la Vésubie révèlent un préjudice de 8 millions d’euros. Le ton est grave. Les mots sont forts. À la hauteur des dernières révélations dans le cadre de l’enquête préliminaire concernant les chantiers post-Alex dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie. Une enquête conduite par le procureur adjoint de la République de Nice, Jean-Philippe Navarre. Selon nos informations, le président de la Métropole Nice Côte d’Azur a convoqué les maires de la collectivité hier matin. Une réunion précipitée par le résultat des expertises lancées sur les travaux conduits en 2022 sur la route de la Madone de Fenestre à Saint-Martin-Vésubie (Nice-Matin du 3 octobre) après que des « anomalies » ont été signalées par les services d’enquête, fait savoir une source proche du dossier. Ce que confirme et commente Christian Estrosi, sollicité à ce sujet dans l’après-midi: « Je me réjouis de voir que tous les maires partagent mon sentiment et se montrent solidaires. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout pour savoir si et dans quelles conditions les contribuables de la Métropole ont été volés ou non. » De quelques irrégularités comptables au départ (lire ci-contre), il semble que les choses soient désormais d’une tout autre ampleur. Cette même source évoquant des actes « infiniment plus graves ». Le constat des experts mandatés par la Métropole – afin de voir si les 16 millions d’euros dépensés pour la route de la Madone ont bien été utilisés comme il faut – semble sans appel. « Le rapport est terrible puisqu’il dit que la moitié des sommes payées ne se retrouvent pas sur le terrain et, qu’a priori, il y a eu 8,2 millions d’euros surfacturés », s’agace Christian Estrosi. Les fondations seraient notamment fortement pointées du doigt. Pire, le bureau d’études envoyé pour chiffrer le montant des travaux à engager pour remédier aux malfaçons donne un coup de massue: « Il faut tout raser et tout refaire. » « Tout ça donne lieu à un signalement supplémentaire au parquet de Nice », indique Maître Olivier Baratelli. Contacté, l’avocat de la Métropole rappelle que la collectivité « est soucieuse de participer pleinement à la manifestation de la vérité. Elle a saisi, dès le 28 février, le parquet de Nice qui mène depuis, avec diligence, une enquête, préliminaire, rapide et efficace. Le secret de l’enquête interdit de révéler les nombreuses investigations déjà intervenues mais la Métropole peut confirmer qu’elle a récemment remis de nouvelles pièces, issues de ses investigations internes et des expertises qu’elle avait demandées concernant des suspicions relatives aux travaux de la route de la Madone. Si des irrégularités ou des infractions ont été commises dans la vallée de la Vésubie, la justice doit trouver les coupables et les sanctionner ». Interrogé sur ces révélations, le président de la Métropole se dit « en colère ». « Je pense aux contribuables qui nous font confiance. Ces 8 millions d’euros, ce sont des entreprises, des citoyens de toute la métropole qui voient des projets repoussés par solidarité. Alors vis-à-vis de ces gens et vis-à-vis de ceux qui sont là-haut, ce n’est pas acceptable. C’est mon coup de gueule aujourd’hui! » Et Christian Estrosi de poursuivre: « Je n’ai pas pu le pousser depuis six mois, on m’avait conseillé de me taire dans le cadre de l’enquête. Aujourd’hui, il y a des gens qui se sont mal comportés et je ne laisserai rien passer. » Si des expertises doivent être menées sur d’autres chantiers structurants post-Alex, notamment au Boréon, il faudra attendre plusieurs mois avant de nouvelles conclusions. « La justice et l’enquête préliminaire ne s’interdisent aucune autre suspicion », estime Maître Baratelli. Pour rappel, résume Christian Estrosi, « l’enquête préliminaire ouverte en mars par le procureur à la suite d’un signalement fait par la Métropole après la découverte d’irrégularités comptables pourrait révéler des faits qui seraient qualifiés au final de détournement de fonds publics, faux et usages de faux, escroquerie, recel de l’ensemble de ces infractions. » Si, « à ce stade des investigations » le procureur adjoint s’est refusé à « tout autres commentaires que ceux déjà réalisés [1], s’agissant d’une enquête en cours confiée aux services de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, détachement de Fréjus », on espère, dans l’entourage de Christian Estrosi, que « d’ici la fin de l’année, l’enquête aura permis de déterminer quelques responsabilités de personnes morales, d’entreprises et éventuellement de protagonistes ». 1. Sur BFM Côte d’Azur le procureur de la République Xavier Bonhomme évoquait cet été « une enquête de longue haleine avec un préjudice final qui sera peut-être de plusieurs millions d’euros ». « Ils se foutent de la gueule du monde »: que se passe-t-il réellement sur les chantiers de reconstruction dans les vallées après la tempête Alex Alors que tout est parti d’un signalement pour « irrégularités comptables » dans la subdivision Tinée de la Métropole Nice Côte d’Azur, l’ancien responsable de cette subdivision, et époux de la maire de Saint-Etienne-de-Tinée, Jean-Marie Fabron, disait «. « Ce que sous-entend Monsieur Fabron contraste avec ce que moi je vois, défend le conseil de la Métropole, Me Baratelli. Si on avait été donneur d’ordre, l’attitude que l’on a, contraste sérieusement avec cette thèse. » Pour Christian Estrosi, l’enquête apportera les réponses. Mais il tient tout de même à préciser qu’au regard des éléments dont il dispose : « Ce qui a été découvert dans la Vésubie a tout de suite plus intéressé que ce qui l’a été dans la Tinée. » « Le problème comptable de la Tinée, d’environ 1,2 million d’euros, est réglé d’un point de vue administratif. Toutes les entreprises ont remboursé », assure-t-on. Pour rappel, le problème était le paiement d’entreprises alors que les travaux n’étaient pas faits ou terminés. Des « maladresses » qui peuvent « donner lieu à une qualification pénale », insiste Me Baratelli.
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