La Cour pénale internationale va lancer une enquête externe sur les accusations de harcèlement sexuel portées à l’encontre de son procureur en chef, Karim Khan, a rapporté le 8 novembre l’agence Associated Press, citant des sources proches du dossier.
L’organe de surveillance de la Cour pénale internationale (CPI) va ouvrir une enquête externe sur son procureur général, Karim Khan, ciblé par des accusations de harcèlement sexuel présumé, a rapporté le 8 novembre Associated Press, citant trois sources proches du dossier.
Selon elles, l’ouverture de cette enquête a été décidée lors d’une réunion de l’Assemblée des États parties, l’organe de contrôle de la Cour. Citant également des sources, l’agence Reuters a précisé que cette réunion aurait eu lieu le 7 novembre. L’agence de presse britannique a également évoqué un document interne, diffusé aux États membres de la CPI, dans lequel Karim Khan est appelé à se mettre en retrait de ses fonctions le temps de l’enquête.
Selon des documents remis à l’organe de surveillance de la Cour et consultés par AP, Karim Khan aurait, lors d’un voyage à l’étranger, proposé à son employée de «se reposer» avec lui sur un lit d’hôtel et l’aurait ensuite «touchée sexuellement». Il se serait ensuite, selon la même source, rendu à sa chambre à 3h du matin et aurait frappé à la porte pendant 10 minutes.
«Il n’y a aucune vérité dans des allégations d’une telle mauvaise conduite», dément Khan
Fin octobre, Karim Khan avait démenti, auprès du Guardian, avoir fait pression sur la victime présumée afin qu’elle désavoue ses allégations, en l’occurrence une avocate réputée d’une trentaine d’années. Des documents consultés par le quotidien britannique font état d’«attouchements sexuels non désirés et d'”abus” sur une longue période».
«Il n’y a aucune vérité dans des allégations d’une telle mauvaise conduite», avait-il par ailleurs démenti le 24 octobre dans un communiqué, concernant les accusations en elles-mêmes. «Nous vivons une période où la Cour pénale internationale et moi-même sommes la cible d’attaques et de menaces de toute sorte», avait-il également déclaré.
Ces accusations contre le procureur, ont souligné l’AP ainsi que Reuters, interviennent alors que la CPI examine une requête déposée par Karim Khan au mois de mai afin que des mandats d’arrêt soient émis à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que des dirigeants du Hamas Yahya Sinouar, Ismaël Haniyeh et Mohammed Deif, tous éliminés depuis par Israël.
En mars 2023, le procureur général de la CPI a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine et de la médiatrice pour les enfants, Maria Lvova-Belova, pour «crime de guerre». Deux mandats émis dans la foulée de la diffusion par les médias occidentaux d’un rapport financé par le département d’État américain et selon lequel des milliers d’enfants ukrainiens se trouveraient en Russie. Une décision que le Kremlin a jugé nulle et non avenue, la Russie ne reconnaissant pas l’autorité de la CPI.
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