Après une longue présence en Irak, les troupes américaines quitteront certaines bases militaires, occupées de longue date, en vertu d’un accord entre Washington et Bagdad prévoyant le départ des soldats, selon un plan en deux phases. Aucun détail n’a été communiqué sur le nombre des soldats qui resteront dans le pays après la première phase.
Washington et Bagdad sont parvenus à un accord sur le retrait des forces de la coalition dirigée par les États-Unis en Irak, après une longue présence militaire dans le pays, selon des sources citées par des agences de presse internationales. Le plan prévoit le départ de centaines de soldats d’ici l’année prochaine. Les troupes américaines quitteront certaines bases qu’elles occupaient depuis plus de deux décennies.
Des responsables américains ont déclaré le 27 septembre aux journalistes que l’accord entraînerait une transition «en deux phases», la première ayant commencé ce mois-ci et se déroulera jusqu’en septembre 2025. Dans la deuxième phase, les États-Unis continueront d’opérer jusqu’en 2026 «pour soutenir les opérations de lutte contre l’État islamique (EI) en Syrie», ont déclaré ses responsables, cités par des agences de presse, sans fournir aucun détail sur le nombre des soldats qui resteront dans le pays.
Cette annonce intervient à un moment particulièrement conflictuel au Moyen-Orient, où Israël, que les États-Unis considèrent comme leur «premier allié», intensifie ses frappes contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, deux groupes militants soutenus par l’Iran, menaçant de déclencher une guerre régionale plus vaste.
Les bases abritant des forces américaines ont été régulièrement prises pour cible par des milices soutenues par l’Iran au cours des dernières années et ces attaques se sont intensifiées à la fin de l’année dernière et au début du printemps après le déclenchement de la guerre à Gaza, il y a près d’un an.
Depuis des années, les responsables irakiens appellent régulièrement au retrait des forces de la coalition, et des pourparlers officiels visant à réduire la présence américaine dans le pays durent depuis des mois.
Une présence militaire de plus de deux décennies
En mars 2003, les États-Unis ont envahi l’Irak dans le cadre d’une campagne de bombardements massifs qui a dévasté de vastes zones du pays et ouvert la voie à la convergence des troupes américaines sur Bagdad. L’invasion était basée sur des allégations qui se sont révélées fausses, selon lesquelles Saddam Hussein aurait caché secrètement des armes de destruction massive. Ces armes n’ont jamais été retrouvées. La présence américaine a augmenté jusqu’à plus de 170 000 soldats en 2007.
En décembre 2011, l’administration Obama avait négocié le retrait des forces et les dernières troupes de combat étaient parties, ne laissant derrière elles qu’un petit nombre de militaires, notamment un détachement de Marines pour garder l’enceinte de l’ambassade. Mais en 2014, la montée en puissance du groupe État islamique (EI) et sa capture rapide d’une large bande de territoire en Irak et en Syrie ont ramené les forces américaines à l’invitation du gouvernement irakien.
En 2021, les opérations militaires de la coalition ont pris fin après que l’EI a perdu son emprise sur les territoires qu’il revendiquait autrefois, mais les États-Unis ont maintenu la présence de plus de 2500 soldats en Irak pour faire pression sur les milices soutenues par l’Iran, actives en Irak et en Syrie, et empêcher notamment Téhéran de faire passer des armes à travers l’Irak et la Syrie vers le Hezbollah au Liban, afin de protéger son premier allié, Israël.
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